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Vidéoprotection ou vidéosurveillance : Une simple question de vocabulaire ?

 L'utilisation des caméras de surveillance dans les entreprises suscite de nombreuses questions éthiques et juridiques. Récemment, Amazo...


 L'utilisation des caméras de surveillance dans les entreprises suscite de nombreuses questions éthiques et juridiques. Récemment, Amazon France Logistique a été condamnée à une amende de 32 millions d'euros par la CNIL pour avoir mis en place un système de surveillance de l'activité et des performances des salariés jugé excessivement intrusif. De même, la MAIF a été condamnée pour licenciement sans cause réelle et sérieuse pour avoir installé un système de surveillance sans en informer préalablement la salariée concernée.

Un Usage Excessif de la Surveillance

Dans le cas d'Amazon, chaque salarié utilisait un scanner pour documenter en temps réel l'exécution de certaines tâches, permettant à l'employeur de surveiller la qualité, la productivité et les périodes d'inactivité de chaque salarié. La CNIL a estimé que ce système conduisait à une surveillance excessive et intrusive, les salariés étant contraints de justifier chaque interruption de travail. En plus, Amazon a été sanctionnée pour l'installation de vidéosurveillance sans information adéquate et pour insuffisance de sécurité des données.

Les Sanctions de la CNIL

Le rapport de 2023 de la CNIL montre une augmentation des plaintes et des sanctions liées à la géolocalisation et à la vidéosurveillance des salariés, avec plus de 1 000 plaintes concernant des dispositifs de vidéoprotection ne respectant pas la vie privée des personnes, dont 60 % dans le cadre professionnel. La CNIL rappelle que tout dispositif de surveillance doit être justifié par la nature de la tâche à accomplir et proportionné au but recherché. Il doit également faire l'objet d'une consultation des représentants du personnel et d'une information individuelle des salariés.

La Protection des Libertés Individuelles

Bien que les dispositifs de surveillance soient souvent mis en place pour protéger les personnes et les biens, il est crucial qu'ils respectent les libertés individuelles et les données personnelles des salariés. Le RGPD et la CNIL veillent à ce que les systèmes de surveillance respectent les principes de finalité, de pertinence, de durée de conservation, de droits des personnes, de sécurité et de documentation.

La Tendance à la Surveillance

L'hybridation du travail et l'usage accru de technologies comme les webcams, les plateformes collaboratives et les outils de visioconférence soulèvent également des questions sur la surveillance des salariés à domicile. Une étude menée en 2023 par l'observatoire du télétravail de la CGT a révélé que seulement 8 % des télétravailleurs se sentaient surveillés, ce qui pourrait être lié à une dynamique managériale impliquant l'autonomie et la confiance.

Conclusion

Alors que la vidéoprotection vise à protéger les collaborateurs et à se prémunir des risques, un contrôle excessif et intrusif peut mener à une nouvelle forme de surveillance, réduisant les libertés individuelles des salariés. Les entreprises doivent donc veiller à utiliser ces technologies de manière éthique et conforme à la législation en vigueur pour garantir le respect des droits et libertés des employés.

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